Le cartilage de l’épaule peut s’user progressivement ce qui aboutit à ce que l’on appelle l’arthrose.

Elle est moins fréquente que pour la hanche ou le genou puisque l’épaule ne supporte pas le poids du corps mais elle reste tout de même sollicitée surtout chez le travailleur manuel ou dans les gestes répétitifs.

Anatomie

Votre épaule est composée de trois os : votre os du bras (humérus), votre omoplate (scapula) et votre clavicule.

Les mouvements sont possibles grâce aux 5 tendons qui l’entoure que l’on appelle tendons de la coiffe des rotateurs.

On parle d’arthrose d’épaule ou d’omarthrose quand l’articulation entre l’humérus et l’omoplate est usée.

Causes

L’âge : Le cartilage s’use avec le temps mais dans le cas de l’épaule ce processus est plus lent du fait de l’absence de charge.

Une fracture : Certaines fractures peuvent aboutir plus rapidement à de l’arthrose de par leur gravité initiale ou parfois du fait d’une évolution péjorative.

Une pathologie de l’épaule : Une rupture des tendons de la coiffe des rotateurs ou des luxations à répétition provoquent un mauvais fonctionnement de l’articulation et peuvent aboutir parfois à une arthrose plus précoce.

Symptômes

  • La douleur : Au départ, elles surviennent essentiellement la journée et lors de l’utilisation du membre supérieur puis elles peuvent devenir permanentes et invalidantes.
  • La raideur : Cela correspond à une perte progressive des amplitudes de mouvement et est accompagnée de craquements le plus souvent.

Examen de médecin

Examen physique et historique du patient

Après avoir discuté de vos symptômes et de vos antécédents médicaux, votre médecin examinera votre épaule. Des tests spécifiques aident votre médecin à évaluer le fonctionnement de l’articulation et des tendons de la coiffe des rotateurs.

Examens d’imagerie

Votre médecin peut vous prescrire des tests d’imagerie pour vous aider à confirmer votre diagnostic et à identifier tout autre problème.

  • Radiographie : elle permet de confirmer le diagnostic en mettant en évidence une diminution de l’espace entre humérus et omoplate correspondant à l’usure cartilagineuse.
  • Arthroscanner : Cet examen permet d’analyser plus précisément le cartilage et les tendons de la coiffe des rotateurs ce qui oriente la prise en charge ultérieure. Le scanner permettra également de réaliser une planification préopératoire de votre prothèse grâce à un logiciel informatique. L’objectif est d’anticiper le placement de votre prothèse et et de la taille des implants afin d’obtenir le meilleur résultat possible.

Traitement

L’arthrose de l’épaule est souvent d’abord traitée avec des options non chirurgicales. Si ces options ne soulagent pas la douleur, une intervention chirurgicale peut être nécessaire.

Traitement non chirurgical

Il faut souvent plusieurs mois de traitement non chirurgical avant de pouvoir évaluer son efficacité. Le traitement non chirurgical comprend généralement :

  • Modification d’activité. Vous devez modifier votre mode de vie et éviter les activités qui aggravent vos symptômes
  • Traitement médicamenteux : Antalgiques, Anti-inflammatoire non stéroïdien.
  • Infiltrations : cela correspond à réaliser une injection dans l’articulation le plus souvent réalisée par un radiologue de manière à ce qu’elle soit réalisée le plus précisément possible. On utilise soit une anti-inflammatoire soit de l’acide hyaluronique.
  • Rééducation : les séances de kiné peuvent permettre de réduire les douleurs et entretenir de bonnes mobilités.

 

Traitement chirurgical

Une intervention chirurgicale devient nécessaire quand toutes ces mesures ne permettent plus de vous soulager suffisamment.

Conservateur :

Un débridement sous arthroscopie c’est-à-dire un nettoyage de l’articulation est possible en solution d’attente pour soulager les douleurs mais ne retardera pas l’usure de votre épaule. CUne ténotomie du biceps peut également être réalisé car le chef long du biceps peut participer aux douleurs de l’épaule.

Non conservateur :

L’objectif du traitement chirurgical est de remplace le cartilage qui est usé et pour cela il vous sera proposé la réalisation d’une prothèse de l’épaule.

Son objectif est de faire disparaitre les douleurs et de vous redonner de la mobilité.

Il existe différents deux types de prothèse dont le choix sera effectué par votre chirurgien selon votre âge, la cause de l’arthrose et l’état des tendons de la coiffe des rotateurs.

La prothèse totale d’épaule anatomique

La prothèse reproduit l’anatomie de votre articulation. Les matériaux utilisés sont en métal sur le versant huméral et en polyéthylène sur le versant glénoïdien. Il faut que les tendons de la coiffe des rotateurs soient intacts avant l’intervention et que la morphologie de votre omoplate soit adéquate.

La prothèse totale d’épaule anatomique

La prothèse inversée ne reproduit pas l’anatomie de votre épaule. La boule normalement du coté humérale va être du côté la glène et la coté plat de l’omoplate va être du côté huméral prothétique. Ceci permet de modifier le centre de rotation de l’épaule et de plus solliciter votre deltoïde. Ainsi en cas d’arthrose associée à une rupture de la coiffe des rotateurs non réparable, la prothèse inversée permet de palier a ce déficit et de récupérer une mobilité.   

 

Cette intervention peut être faite en ambulatoire si votre environnement familial le permet ou lors d’une hospitalisation de 48h en général.
Une immobilisation relative par un coude au corps est mise en place essentiellement la nuit et lors de vos déplacements pour une durée de 45 jours. Vous pourrez vous en passer au repos au lit ou au fauteuil pour les gestes banals du quotidien et dehors des séances de rééducation.


La rééducation est débutée dès le lendemain de l’intervention et sera poursuivie après le retour à domicile. Elle est très importante et le résultat final de l’intervention est lié à son bon déroulement.

Des soins de pansement sont à réaliser tous les deux jours à domicile par une infirmière en libérale et les fils sont retirer au bout de 15 jours.

 

Vous serez revu en consultation à 6 semaines, 3 mois, 6 mois et 1 an et tout le long de votre vie pour le suivi de votre prothèse.

Quels sont les risques relatifs à cette intervention ?

Les complications postopératoires immédiates sont peu fréquentes. Comme toute chirurgie, il existe un risque d’hématome qui se résorbe en règle générale spontanément. Il peut exceptionnellement nécessiter une ponction évacuatrice ou un drainage chirurgical.

La raideur séquellaire, les mobilités à long terme peuvent être non complètes selon l’état de raideur pré opératoire ou en cas d’antécédent de fracture.

Il peut également survenir un trouble de cicatrisation cutanée. L’évolution est très souvent favorable avec la poursuite des pansements.

L’infection profonde est malheureusement toujours possible malgré l’ensemble des précautions prises. Elle peut nécessiter une nouvelle chirurgie et un traitement prolongé par antibiotiques.

La luxation de l’implant est possible mais reste rare notamment en cas d’antécédent de maladie de Parkinson ou d’épilepsie.

Les lésions nerveuses sont exceptionnelles.

Une complication mécanique (descellement) de la prothèse est possible, surtout sur le long terme, en fonction de la vitesse d’usure des implants et peut alors nécessiter un changement d’un ou plusieurs composants de la prothèse.

La liste n’est pas exhaustive et une complication particulièrement exceptionnelle peut survenir, liée à l’état local ou à une variabilité technique. Toutes les complications ne peuvent être précisées.

Quels sont les risques en cas de non-intervention ?

Aucun, l’impotence fonctionnelle et les douleurs persistent, obligeant le patient à réduire ses activités. Il est rare que l’usure soit tellement prononcée que la prothèse ne soit plus possible à mettre en place.