Beaucoup plus rare, elle représente moins de 5% des luxations de l’épaule. Il faut distinguer les luxations postérieures traumatiques, des subluxations ou luxations postérieures récidivantes.

Examen clinique

Après avoir discuté de vos symptômes et de vos antécédents médicaux, nous examinerons votre épaule. Des tests spécifiques vont nous permettent d’évaluer l’instabilité de votre épaule. Il peut exister une appréhension à la mise du bras en flexion – adduction – rotation interne.

Examens d’imagerie

Votre médecin traitant ou votre chirurgien peuvent vous prescrire des examens d’imagerie comme des radiographies ou un arthroscanner pour nous aider à confirmer ce diagnostic et à identifier les tissus qui ont lésés (labrum +/- osseuse).

Traitement

L’instabilité chronique postérieure de l’épaule est prise en charge initialement médicalement par de la rééducation mais en cas de récidives fréquentes ou de symptômes invalidants pour votre quotidien, une prise en charge chirurgicale peut être nécessaire.

Traitement non chirurgical

  • Modification d’activité. Vous devez modifier votre mode de vie et éviter les gestes qui aggravent vos symptômes (la mise en flexion rotation interne, le bras se rapprochant de l’axe du corps).
  • Les médicaments : les antalgiques simples ou les anti-inflammatoire non stéroïdien peuvent soulager vos douleurs.
  • La rééducation : Le renforcement des muscles et notamment les rotateurs externes (stabilisateurs postérieurs de votre épaule) et un meilleur contrôle de l’épaule peuvent accroître la stabilité.

Traitement chirurgical

Les deux chirurgies qui peuvent vous être proposées sont :

La réparation du labrum sous arthroscopie (ou Bankart postérieur arthroscopique).

L’intervention de Bankart postérieur est réalisée sous arthroscopie c’est-à-dire avec une caméra à l’intérieur de l’articulation. De petits instruments sont introduits dans l’épaule par des petites incisions de moins d’1 cm. C’est une procédure qui se pratique en ambulatoire. Elle permet de réparer la capsule, les ligaments et le labrum qui ont pu être lésés.

Vous êtes ensuite immobilisé pendant 3 semaines dans une attelle en rotation neutre avant de débuter les séances de rééducation.

Des soins de pansement sont à réaliser tous les deux jours à domicile par une infirmière en libérale et les fils sont retirer au bout de 15 jours.La reprise du sport se fait en moyenne à 3 mois.

La butée postérieure assistée sous arthroscopie :

La butée osseuse est prélevée soit sur la crête iliaque (on parle d’intervention de Eden Hybinett) ou depuis l’épine de l’omoplate (Kouvalchouk) et est transférer en arrière de l’articulation. Cette intervention est réalisée avec un contrôle de la position de la butée sous arthroscopie.

Cette intervention est préférée en cas de lésion osseuse associée.

Vous êtes ensuite immobilisé pendant 6 semaines dans une attelle en rotation neutre avant de débuter les séances de rééducation.

Des soins de pansement sont à réaliser tous les deux jours à domicile par une infirmière en libérale et les fils sont retirer au bout de 15 jours.

La conduite automobile est possible à 2 mois, la reprise du sport se fait en moyenne à 3 mois et à 6 mois pour le sport en compétition.

En moyenne, l’arrêt de travail est de 3 mois.

Quels sont les risques de l’intervention :

Comme toute chirurgie, il existe un risque d’hématome qui se résorbe en règle générale tout seul. Il peut exceptionnellement nécessiter une ponction évacuatrice ou un drainage chirurgical.

Il peut également survenir un trouble de cicatrisation cutanée. L’évolution est très souvent favorable avec la poursuite des pansements.

L’infection profonde est malheureusement toujours possible. Elle peut nécessiter une nouvelle chirurgie et un traitement prolongé par antibiotiques. Il vous est fortement déconseillé de fumer pendant la période de cicatrisation, le tabagisme augmentant de manière significative le taux d’infection.

La capsulite rétractile est une rétraction de la capsule de l’articulation entrainant une diminution de la mobilité passive et active de l’épaule. Elle est favorisée par l’immobilisation postopératoire. Elle récupère dans la grande majorité des cas, mais dans des délais plus longs. Pour diminuer ce risque, les kinésithérapeutes vous enseignent des exercices spécifiques de mobilisation de votre épaule dès le lendemain de l’intervention chirurgicale. Elle peut parfois entrainer une raideur partielle séquellaire.

Les lésions nerveuses sont exceptionnelles.

L’absence de consolidation de la butée pouvant parfois aboutir à une récidive de l’instabilité et une nouvelle intervention chirurgicale. L’arrêt d’une éventuelle intoxication tabagique est primordial.

La récidive de l’instabilité avec butée consolidée en bonne position est toujours possible mais rare. En revanche, elle est malheureusement la complication la plus fréquente après retente ligamentaire sous arthroscopie.

Des douleurs dues aux vis sont possibles et peut conduire parfois à leur ablation une fois que la butée est parfaitement consolidée.

La liste n’est pas exhaustive et une complication particulièrement exceptionnelle peut survenir, liée à l’état local ou à une variabilité technique. Toutes les complications ne peuvent être précisées.

Quels sont les risques sans intervention ?

Le risque principal est le développement d’une arthrose (usure du cartilage articulaire) du fait de la répétition des épisodes d’instabilité, l’arrêt des activités sportives et parfois professionnelle.

En cas de luxations ou subluxations récidivantes volontaires, reproductibles, constitutionnelles, il n’y a pas de risque à une non-opération. A l’inverse, une chirurgie dans ce cadre spécifique aboutit toujours à un échec avec récidive de l’instabilité.