Il s’agit du terme utilisé pour désigner l’arthrose du gros orteil (hallux) c’est-à-dire l’usure du cartilage.
Elle entraine une perte progressive de la mobilité de l’articulation métatarso-phalangienne entre le 1er métatarsien et la 1ère phalange du gros orteil.
L’arthrose va progressivement former une petite bosse dorsale qui correspond à des ostéophytes.
Symptômes
La douleur peut être de 2 types :
- Douleur articulaire qui apparait à la mobilisation de l’articulation et donc à la marche
- Douleur en regard de la bosse dorsale liée au frottement avec la chaussure
La raideur ou limitation de mobilité de l’orteil.
La limitation se fait essentiellement pour la flexion de l’orteil vers le haut.
Elle entraine des difficultés à porter des talons.
Diagnostic
Il se fait sur les radiographies standard en charge.
Cet examen permet d’évaluer l’amincissement du cartilage qui peut aboutir à un contact entre les deux os.
Il permet aussi d’évaluer l’importance des ostéophytes.
Traitement médical
Il est tenté dans les formes débutantes et peut permettre de retarder une intervention qui reste souvent nécessaire au bout d’un certain temps.
Il est réalisé une adaptation des chaussures avec limitation du port de talons et chaussage large.
Il est demandé au patient de limiter ses activités.
On peut lui proposer une infiltration afin de diminuer les douleurs dans les stades débutants.
Traitement chirurgical
L’hospitalisation est le plus souvent ambulatoire c’est-à-dire sur une journée.
Une anesthésie loco-régionale sera pratiquée tant que possible avec une anesthésie localisée au pied uniquement.
Il existe plusieurs options en fonction de l’importance de l’usure du cartilage et des attentes du patients (sport, port de talons…).
Traitement conservateur
Il est proposé lorsque l’articulation n’a pas encore perdu toute sa mobilité. Il permet de conserver ce mouvement. On réalise une libération de l’articulation avec ablation des ostéophytes. Afin d’ouvrir l’espace articulaire pour soulager le cartilage restant, il est aussi réalisé un raccourcissement du métatarsien ou de la phalange.
Traitement radical
Il est choisi quand l’arthrose est très évoluée. On propose alors de réaliser un blocage définitif de l’articulation afin d’éviter tout mouvement et donc les douleurs.
On appelle cette intervention une arthrodèse.
La fixation est assurée par une plaque. Ce blocage de l’articulation n’entraine pas de troubles de la marche mais le port de talons haut n’est plus possible.
Suites post-opératoires
L’appui est autorisé immédiatement grâce à une paire de chaussures médicalisées qui vous sera prescrite à l’avance et qui sera portée pendant 6 semaines afin de ne pas appuyer sur la zone opérée.
Le pansement réalisé au bloc opératoire, est conservé pendant les 3 premières semaines jouant ainsi un rôle d’immobilisation comme un plâtre le ferai pour une fracture
Le développement d’un œdème au pied est classique et peut durer plusieurs semaines voire plusieurs mois sans que cela ne puisse être considéré comme une complication. Afin de le limiter une attelle de cryothérapie pourra vous être prescrite.
Un traitement médicamenteux vous sera prescrit et comprendra un traitement antalgique afin de limiter les douleurs post-opératoires et un traitement anti-thrombotique préventif de 10 jours afin de d’éviter une thrombose veineuse (phlébite).
Un arrêt de travail est le plus souvent nécessaire et sera adapté à votre profession et vos besoins. Il sera le plus souvent de 6 à 8 semaines mais pourra être plus court ou plus long selon le type d’activité professionnelle.
La conduite automobile n’est pas autorisée pendant 6 premières semaines.
Risques
Les troubles de cicatrisation
Ils sont rares mais peuvent être favorisés par un diabète, une artériopathie ou une intoxication tabagique.
L’infection
Elle est possible comme pour toute intervention chirurgicale avec mise en place de matériel. Un traitement antibiotique voire une reprise chirurgicale peut alors être nécessaire.
L’algodystrophie
Il s’agit de douleurs chroniques qui peuvent s’installer après une intervention. L’évolution est souvent longue mais favorable spontanément
La mauvaise consolidation
Une nouvelle intervention peut être parfois nécessaire.